Connais-toi toi-même
La peur
L'anxiété
Les phobies
Obsessions et compulsions
Dépressions
Sentiments et relations

SE CONNAÎTRE


Connais-toi toi même.

Pour faciliter cette reconnaissance de soi, nous recourons à un catalogue simplifié des types d'existence établi selon les états émotionnels. Nous y décrivons également les comportements et les attentes qui s'y rapportent.

ÉTATS
DÉPENDANCES
DIRECTION
Bien-être
Etre
Mal-être
Non-être
Projet
Habitudes-routines
Symptôme
Regression
Développement
Destin
Stase-suspension
Perte de soi

 

D'après ce tableau, nous pouvons constater que:

Celui qui se sent bien doit son bien-être à un projet, qu'il soit d'ordre matériel, affectif ou social, permettant un développement constructif et quotidien.

Celui qui se contente d'exister confie sa vie à la routine et à une récurrence journalière d'habitudes; il accepte son destin sans s'octroyer la possibilité de le modifier.

Celui qui se sent mal perçoit un malaise progressif et vit sa vie de tous les jours dans l'insécurité, la peur. Il finira par se trouver dans une impasse.

Celui qui ne réussit pas à grandir est à la merci de figures et de personnes qui ne correspondent en rien à sa nature. Se comportant de manière régressive, il ne pourra qu'aller à sa perte.

Pour passer d'une manière de vivre à une autre, il est impératif d'avoir envie de se connaître soi-même, de trouver une réponse à la sempiternelle question : « Qui suis-je ? », « De quoi je souffre ? », « Comment tout cela peut-il changer ? ».

Il est également impératif de consacrer son énergie à surmonter ses peurs, à corriger certains préjugés issus d'une mauvaise perception de la réalité, ou plutôt, d'une distinction non-pertinente entre l'imagination, la réalité et le virtuel. De même qu'il est impératif d'accepter d'être dépendant de certaines forces constructrices telles que l'amour et la créativité, au lieu de se retrancher derrière la force négative du refus.

Se connaître veut dire connaître aussi les plus importants sentiments et émotions de notre vie.

Dans notre culture servile et arriviste être anxieux ou dépressif de même qu'être timide revient à souligner des faiblesses malvenues.

Les troubles sont des exigences de l'esprit qui s'ils sont ignorés prolifèrent et se traduiront de manière corporelle à travers de multiples dysfonctionnements, plus ou moins importants selon l'incapacité à les reconnaître et à les prendre en charge. Mieux vaut donc apprendre à les connaître.


PREMIERS SYMPTOMES DE MALAISE

Gastrites.
Coliques.
Allergies.
Blocages du cou et du dos.
Troubles sexuels.
Herpès.
Migraines.
Hypertension.
Tachycardie.
Arythmie.
Propension à se faire mal fréquemment.
Difficultés à s'endormir et insomnies mâtinales.
Incapacité à dormir plus de huit heures.
Sentiment de ne jamais avoir le temps de s'occuper de soi.
Prises de risques inconsidérés au volant.
Tressaillir facilement.
Se coucher sans se laver les dents.
Oublier le nom des choses les plus simples.
Laisser le désordre s'installer sur son bureau.
Etre incapable de se concentrer.
Se sentir fatigué, épuisé par le moindre effort.
Irritabilité et impatience.
Une propension à s'enrhumer et à tomber malade.
Se sentir vulnérable, ne pas avoir confiance en soi.
Faire des cauchemars.

La peur

Tout dérive de la peur. La peur fait partie intégrante de la vie. Lorsqu'elle est canalisée, elle nous permet de survivre. Mais si elle est trop forte, elle peut parfois paralyser tout élan vital : les sentiments, la créativité, les passions. Elle peut même se transformer en anxiété, déboucher sur des phobies, des obsessions compulsives et des crises de panique.

Les peurs les plus fréquentes sont :

Que plus rien n'ait de sens.
Peur du vide (vertiges, temps libre, espace inoccupé).
Peur d'être abandonné par quelqu'un d'essentiel dans notre vie.
Peur de se sentir coupable d'avoir trop osé et de craindre alors une punition qui serait méritée.
Peur de se libérer de ses propres névroses.
Peur de perdre le contrôle de soi voire de perdre la tête.
Peur du changement.
Peur de la liberté.

Les peurs de la vie quotidienne les plus courantes sont celles des ascenseurs, des tunnels et des voyages en avion. Quant aux peurs sociales, elles concernent surtout la crainte d'être rejeté ou ridiculisé. Certains aussi ont peur d'être jugés.
A l'évidence, les diverses peurs peuvent s'enchaîner les unes après les autres ou bien dériver de quelques peurs majeures. Pour endiguer ces peurs, on peut adopter divers comportements, endosser différents masques. Nous appelerons cela des attitudes ou plutôt des troubles de la personnalité dont les plus courants sont :

- trouble paranoïaque : une mise en doute systématique, un air soupçonneux, de la colère, de la rancoeur et une jalousie injustifiée. Celui qui souffre de ce trouble déforme souvent la réalité.
- Trouble histrionique : vouloir toujours focaliser l'attention en faisant tout pour qu'il en soit ainsi. Exagérer l'expression d'émotions qui sont pourtant superficielles et passagères.
- Trouble narcissique : se sentir très important en pensant être aimé et recherché par un grand nombre de personnes. Mais en même temps, n'avoir que du mépris pour les sentiments d'autrui. Ceux-là sont têtus, superficiels, ils ne sont pas malhonnêtes, mais vous exploitent de manière désinvolte.
- Trouble centrifuge : être inhibé dans les relations sociales, refuser des promotions ou de nouvelles amitiés, par peur soit de ne pas être à la hauteur soit de déplaire et de ne pas être correctement écouté. Même dans l'intimité, ces gens-là vivent difficilement, à moins qu'ils ne soient certains d'être acceptés sans condition.
- Trouble de la dépendance : se révéler hypersensible aux critiques, chercher continuellement à être rassuré, ne pas savoir rester seul, être un parfait béni oui-oui.

L'anxiété

De même que la peur, l'anxiété aussi fait partie de la vie. Elle peut avoir un effet paralysant et déboucher sur une dépression. Mais elle peut être également créative.

Souvenons-nous que tous les illuminés de l'histoire de l'humanité ont souffert de troubles de la personnalité et ont eu du mal à trouver leur place dans une société qu'ils ne comprenaient guère. Chacun, grand ou petit, puissant ou faible, a sa recette personnelle pour lutter contre la mort. Plus est large le fossé qui sépare chacun d'entre nous des modèles proposés par notre époque et plus ceux qui veulent survivre devront faire accepter leur vision du monde, grâce à des exemples et des créations transmissibles, quel que soit leur mode d'expression et leur public.

Quand "l'original" se pose la question : "suis-je fou ?", "suis-je irrémédiablement seul ?", une réponse sensée suffirait à lui faire croire qu'il n'est pas seul. L'espace, le temps et le succès, voilà autant de variantes insignifiantes pour l'espace sidéral qu'est notre petit jardin qui commence au-delà de l'écran de l'ordinateur, où nous cultivons nos contacts quotidiens.
Comment vivre ? Quelles sont les valeurs qui dominent notre époque ? La culture, le cinéma, la poésie, nous parle de tout cela. Sur ce site, nous évoquons seulement quelques règles générales pour affronter la vie, nous ne prétendons pas être davantage qu'un médicament de comptoir ou un vieux sage.

Tout cela pour dire que l'anxiété peut être canalisée en énergie positive si elle est transformée en créativité. Si l'on est doté d'un projet, on peut travailler ses cauchemars et ses obsessions afin d'en tirer le maximum de bénéfices en termes de bien-être et d'harmonie.

En revanche, l'anxiété négative se traduit par des insomnies et des pertes de poids.
Elle peut se traduire aussi par un sommeil trop long et une prise de poids, par une cyclothymie où alternent des périodes de dépression et d'euphorie, qui se caractérisent de la manière suivante :

- des joies exagérées, dénuées de tout fondement.
- irritabilité.
- envie continuelle de parler.
- augmentation exagérée de la capacité de travail et de l'activité sexuelle.
- besoin de sommeil réduit.
- dépenses excessives.
- capacité réduite d'évaluer les conséquences de son propre comportement.
La dépression, qui, elle, est l'autre versant de ce trouble cyclothymique, se traduit au contraire par des idées fixes : on a toujours peur d'être ruiné, on se sent en faute alors qu'on ne devrait pas l'être, on se croit malade sans espoir de guérison. Ces idées fixes peuvent déboucher sur des phobies compulsives, des obsessions et des crises de panique. De tout cela, nous parlerons d'ici peu.

Il existe également une autre dépression qui surgit après l'âge de 60 ans et qui est due à un excès d'alcool et de stupéfiants.
L'anxiété génère aussi des comportements qu'il est possible de cataloguer. Ils ne sont pas vraiment différents de ceux générés par la peur, car l'anxiété, elle aussi, a la peur pour moteur. Enumérons simplement d'autres types humains qui éprouvent des difficultés pour gérer leur vie, leurs désirs et leurs relations :

- ANESTHÉSIQUES : il ne s'agit pas de personnes qui usent d'antidotes à la souffrance, en partant par exemple en voyage, en consultant un psychothérapeute ou en prenant des anti-dépresseurs. Les "anesthésiques" font des choix beaucoup plus drastiques, en se retranchant loin de la réalité. Ils nient leurs propres instincts.
Un événement exceptionnel peut éventuellement les réveiller et les obliger à regarder en face le monde. Mais il peut aussi les inciter à y renoncer de manière définitive.

- les ESTHETES : ce sont ceux qui semblent vouloir toujours obtenir le meilleur de la vie. Jamais satisfaits de ce qu'ils ont déjà acquis, ils veulent toujours donner d'eux-même l'image la plus flatteuse possible. Simplement leurs instincts et leurs désirs authentiques laissent beaucoup à désirer.

- LES TIMIDES : Ils ne jouissent pas d'une bonne réputation dans le monde d'aujourd'hui, un monde servile et compétitif, où le contrôle de ses émotions est de rigueur. S'il peut s'agir d'un sentiment authentique, la timidité, associée à la peur, débouche sur une interprétation erronée de la réalité. Il existe certains timides qui vivent avec de telles oeillères qu'ils pourront soudain se mettre en colère, devenir agressifs et haineux, avec une intensité qui stupéfiera tous les autres.

- Les ESCLAVES : Ils craignent leurs rivaux, car en définitive, ils sont réduits en esclavage par des sentiments qui les persécutent. Ils souffrent souvent de la peur de ne pas être à la hauteur. Ils prennent tout au sérieux et sont souvent la risée de plaisanteries qu'ils supportent mal. Ils ont une envie maladive d'être au premier plan. Leur vie est faite de soupçons qui n'ont aucune raison d'être.

- les CRITIQUES : Tout va de travers pour eux. Ils rêvent d'une vie extraordinaire mais en attendant, ils laissent s'enfuir ce qui leur est offert. Ils sont souvent écartés et traduisent cette frustration par du mépris envers les autres. En niant la valeur des autres, ils se donnent l'illusion d'avoir plus d'importance. A leurs yeux, ils ne sont jamais suffisamment reconnus, ce qui les conduit parfois, paradoxalement, à occulter leurs qualités.

- les SYMPHONIQUES : Ce sont ceux qui se conforment aux instincts collectifs. S'ils s'écartent des sentiers balisés, ils se sentent immédiatement perdus et se retrouvent dans des situations très inconfortables.

- les FUGITIFS : Ce sont des anticonformistes et des provocateurs qui défient les règles sociales et la morale dominante. Ils cherchent à faire sensation et à établir leur différence en s'évadant loin de la réalité. Ils sont souvent en quête de références spirituelles et adhèrent par exemple aux préceptes du new age ou autres convictions. Parfois, ils ont un comportement caricatural et n'hésitent pas à suivre des cours, histoire de montrer qu'ils se trouvent à un tournant de leur vie.

- les RÉPÉTITIFS : se trouvent dans l'obligation de répéter des comportements qui les protègent d'une relation moins superficielle avec eux-mêmes et avec les autres.

Les phobies

Contrairement aux peurs, elles sont sans fondement. Si elles se fixent de manière fétichiste sur des éléments particuliers tels que les araignées, les vertiges, les tunnels et autres choses similaires, celui qui en souffre peut très bien assurer sa survie en les évitant. Bien sûr, la rencontre fortuite de ces archétypes peut provoquer une forte anxiété. Le problème devient plus grave si les phobies relèvent du domaine social. Elles surgissent lorsqu'on se trouve en terrain étranger, quand on entre en contact avec des situations ou des sujets dont on redoute le verdict. Cela peut entraîner un comportement trop défaitiste, adopté afin de ne pas s'exposer à un désagrément émotionnel insupportable. Ainsi, l'agoraphobie peut entraîner de véritables crises de panique. Dans l'Antiquité, l'agora était le lieu où se déroulaient les rencontres. Ce lieu était bondé, mais cela ne voulait pas dire qu'il était sûr. On peut se sentir seul au milieu d'une foule, de même que dans la claustrophobie, on peut se sentir prisonnier, malgré l'absence de barreaux. On se méfie tellement de soi-même et des autres qu'on craint de ne pouvoir recevoir d'aide dans le cas d'une crise de panique. C'est justement par peur qu'une crise ne se déclenche à l'improviste dans un lieu où il est difficile de recevoir de l'aide, que le phobique choisit de rester enfermé chez lui ou décide de n'affronter ces endroits redoutés qu'en compagnie d'une personne de confiance. Dans les cas les plus graves où on se trouve incapable d'établir des rapports humains stables, on finit par tomber dans l'isolement le plus complet.

Les crises de panique se traduisent par une peur intense, associée à des vertiges. On éprouve aussi des difficultés à respirer, le coeur bat de manière accélérée, on tremble, on transpire, on a des bouffées de chaleur, on croit qu'on va mourir dans la seconde, on perd tout contrôle de soi, on perd la tête, on a l'impression de devenir fou.

A la suite de quoi, on consulte des spécialistes du coeur, du cerveau, de la circulation sanguine, qui nient tout implication physiologique. En général, la crise ne dure pas plus d'une heure, mais la douleur est extrêmement forte.

Il est certain cependant qu'il est important de bien gérer ces crises de panique, car elles ne doivent pas excéder une certaine intensité, car elles peuvent endommager les fonctions vitales.

L'absorption de psychotropes n'est conseillée que sous le contrôle direct d'un médecin et seulement dans les cas les plus graves ou à la suite d'un traumatisme. Cela peut être la perte d'un être aimé, d'un statut symbolique, d'idéaux, de certitudes, ou bien la fin d'un rêve ou d'une amitié qui auront été entretenus pendant une longue durée.
Mais d'ordinaire, la thérapie pharmacologique empêche de chercher des solutions avec ses propres moyens et avec sa propre énergie.

Obsessions et compulsions

Parmi celles-ci, les plus célèbres sont l'alcoolisme et la consommation de drogues. Comme on l'a déjà dit, ces dérives sont générées par l'incapacité d'établir dans sa propre vie des relations satisfaisantes. Elles sont le résultat direct d'une quête excessive d'amour et de bien-être.

Nous voulons toujours revivre les moments heureux de notre vie. Parfois, nous les recherchons de manière artificielle grâce à une substance ou un événement qui provoque chez nous un changement d'humeur et nous conduit jusqu'à l'excitation, la satiété ou un état de transe. Tout cela, nous le voulons, mais en évitant de nous impliquer, d'assumer la moindre responsabilité et de tomber dans un rapport de dépendance affective. En fait, nous voulons tout contrôler et vivre loin de la réalité qui, avec ses bruits, ses odeurs et ses difficultés, nous apparaît ennuyeuse et répétitive. En réalité, l'obsessionnel est quelqu'un qui a été pourri par ce à quoi il a goûté dès son enfance, par quelque chose qu'il a vécu et qui lui est très difficile de reproduire. Mais d'autre part, l'obsessionnel est doté d'une hypersensibilité qui chez lui est devenue une forme de vulnérabilité. Elle peut être héréditaire ou bien être le résultat d'une chimie cérébrale activée par un traumatisme, la consommation de certaines substances ou un stress à répétition.

Beaucoup de gens ne parlent pas de leurs troubles parce qu'ils en ont honte. Ils reconnaissent que ces pensées et ces comportements compulsifs sont exagérés, déraisonnables et absurdes, mais ils ne réussissent pas à les empêcher. Souvent, ils disposent de facultés inexplorées, qu'ils ne parviennent pas à exploiter, de même qu'ils ne parviennent pas à outrepasser les limites de leurs horizons définitivement bouchés. Ils ont cependant conscience de leurs remarquables talents, qu'ils ne réussissent pas à exprimer de manière positive.

Pour parer à cet inconvénient, ils préfèrent oublier et recourir à certaines manies qui leur permettent de tuer le temps. Ils choisissent de ne pas s'aventurer vers des territoires inconnus qui pourraient leur causer de grandes souffrances.
L'obsessionnel éloigne de lui les objectifs qui pour être atteints les obligeraient à chercher et à se remettre en question.
Par exemple, un boulimique, après une dispute avec son partenaire, va se laisser aller et s'empiffrer, en feignant de croire qu'il a résolu le problème du rapport avec les autres, sous prétexte qu'il se sent repu.

La capacité qu'il a à s'isoler est illusoire: on ne peut pas vivre en faisant abstraction des autres ou en les manipulant. Car à la fin, ce sont toujours les autres qui nous manipulent.

Nos petites manies et tous les moyens nous permettant de combler la distance qui nous sépare de la réalité, sont plus importants que tout. Mais plus importante encore est l'incapacité à faire du mal. C'est peut-être d'ailleurs la différence entre les obsessionnels et ceux qui sont prêts à tout, car ils considèrent n'avoir rien à perdre en agissant mal.

Souvent, ils se servent de personnes importantes qu'ils utilisent ocomme des boucs-émissaires. Mais quand ils les perdent, c'est à leur tour d'être perdus. Mais pour tous les obsessionnels qui n'ont pas la possibilité de changer d'humeur, l'idée fixe peut les envahir au point d'être incapables d'écouter tout autre argument.

Elle devient la seule chose qui les séduise encore. Il leur semble alors nomal de prendre des risques, de raconter des mensonges, afin de participer de manière intense à la vie des autres. Une participation qui n'est pas intime, car l'intimité se construit avec le temps et a besoin d'un projet sûr.

Parfois, il suffit d'une obsession telle que la peur d'être abandonnée pour qu'on se plaise soudain à croire qu'on aime une personne. Mais on ne peut pas toujours vivre en ayant peur d'être abandonné. C'est comme choisir de perdre son temps: il vaut mieux construire, être généreux, si l'on veut accéder à la dignité d'être humain.

Se soigner signifie que l'on reconnaît sa propre maladie. Recontacter autrui, c'est donc comprendre qu'on a besoin de quelqu'un d'autre pour sortir de son isolement. Il en coûte ce qu'il doit en coûter: des coups de téléphone qui sont autant d'efforts, et même si celles-ci nous effraient, des tentatives pour essayer de nouvelles expériences.

Pour toutes les personnes habituées à recevoir beaucoup de coups de téléphone chaque jour, on rélaise aisément que parler d'isolement peut sembler absurde. Mais toute communication avec autrui doit avoir un sens. Même le travail, s'il n'est pas utile pour soi et pour les autres, devient une sorte de rituel vidé de sens. Le parcours classique des obsessionnels est le suivant: d'abord, ils se comportent dans les limites de l'acceptable, c'est-à-dire qu'ils respectent les conventions. Puis ils commencent à protéger le secret de leur malheur et de leur différence: ils critiquent tout le monde et prennent leurs distances avec autrui. Enfin, ils ne se lient plus qu'avec ceux qui ne s'adressent à eux que par devoir.

Il y a les boulimiques, les anorexiques, les obsédés sexuels, les névrosés du jeu, du gaspillage, du nettoyage, du travail, ceux qui ne peuvent pas tenir en place, ceux qui ne pensent qu'à la télé ou à Internet.

Mais il existe d'autres syndrômes d'auto-mutilation, il y a cette honte et ce désespoir provoqués par des idées fixes totalement inutiles, cette obligation également compulsive à toujours répéter les mêmes gestes tout aussi inutiles.

Le problème de ces mauvaises habitudes, c'est qu'elles tendent à prendre de plus en plus de temps; elles compromettent les relations sociales et professionnelles de celui qui en souffre. Elles pèsent aussi de plus en plus sur son quotidien et ses finances. En outre, on constate que plus on cherche à comprendre ce qui provoque le recours à ces petites manies et à l'usage de certaines substances, et plus on risque de réveiller le trouble. C'est au contraire en laissant ces pensées obsessionnelles remonter à la surface que l'on endigue le malaise. Il est donc préférable de consacrer plusieurs heures par jour à ces idées fixes, afin de les exorciser, en décidant par exemple: "Aujourd'hui, je consacrerai deux heures à résoudre tel problème". On se rendra alors compte que ce problème, au fond, n'est pas si grave.

Dépression

Avec la dépression, nous sommes en présence d'un renoncement très spectaculaire: on renonce en effet à suivre ses instincts.

L'instinct de mort occupe seul désormais le devant de la scène, ainsi qu'un mépris de soi absolument sans remède.
Elle se caractérise par des sensations de fatigue et de nonchalance. Par un désintérêt croissant à l'égard des autres, à l'égard de son travail, par des difficultés à se concentrer, par des pensées extrêmement négatives sur le sens de la vie, par une disparition du désir sexuel. Disparaît également cette humilité qu'il y a à penser que dans la vie, chacun a un devoir à remplir, très modeste peut-être, mais qui contribue à un équilibre supérieur, à l'image d'une orange insérée dans une pile d'autres oranges: si vous la retirez, l'ensemble de la construction s'écroule.

D'habitude, les gens réagissent à la dépression en adoptant des comportements semblables à ceux qui caractérisent les anxieux et de manière générale, toutes les victimes de la peur.

L'énergie est un facteur déterminant pour exorciser la peur qui de temps à autre se dissimule derrière un sentiment aigü de culpabilité, le refus du désir et l'acceptation d'une vie vide, uniquement faite de devoirs et de règles. Si l'on parvient à contrôler ses peurs, on finit par trouver un équilibre entre la liberté, l'énergie, et la volonté, qui débouche sur de nouvelles solutions. Un tel équilibre détermine la qualité de la personne et sa faculté à être acceptée par les autres. Eprouvées dans de justes proportions, la peur et la paresse peuvent avoir des effets positifs. Elles doivent donc être bien calibrées pour ne pas provoquer un renoncement total à la vie, comme c'est le cas dans la dépression.

Sentiments et relations

Ce sont dans les relations que l'on se heurte aux obstacles les plus importants, car c'est précisément là que notre peur se manifeste, provoquée par le comportement incontrôlable des autres êtres humains.

Celui qui confond ses sentiments avec une volonté de tout contrôler, qui exige la perfection, fera un choix destructeur et négatif.

Rompre une relation vous restitue votre intégrité. Hurler, insulter, blesser, sont autant de manières de se sentir exister.
Avoir raison accroît l'estime que l'on a de soi, avoir tort est un symptôme d'échec. Mais agir ainsi est parfois nécessaire si l'on ne veut pas être dévoré par les autres. Il faut cependant savoir jusqu'à quel point défendre sa dignité si l'on ne veut pas qu'elle se superpose avec le désir de tout contrôler.

Souvent, les gens trop sensibles se cramponnent, par peur du changement, à des valeurs intangibles. Ils vont même jusqu'à duper les gens et appliquer des stratégies qui détruisent l'estime qu'ils ont d'eux-même, dans le seul but de garder le contrôle sur autrui et de maintenir leur pouvoir sur eux. Ainsi, ils les trompent pour pouvoir les manipuler. Ceux qui sont contrôlés et ceux qui contrôlent redoutent tout autant le changement. Mais pour grandir, il faut être en mouvement: le sens de la vie réside dans le changement. Quitte à perdre une personne si elle ne correspond pas à votre développement.

La vie est la recherche de l'harmonie. On fait des enfants lorsqu'on se sent traverser une phase de calme et de tranquillité. Mais cela n'est pas toujours à portée de main, surtout lorsqu'on est jeune. Le vagabondage sentimental et sexuel ne permet pas d'atteindre l'équilibre que donne l'attachement à une personne. Qui n'est pas synonyme de contrôle. Celui que tu contrôles en réalité te déteste.

Par conséquent, avant de détruire une relation, il faut reconnaître, identifier et stopper ses pulsions destructrices avant que celles-ci ne se déchaînent. Il faut admettre le fait qu'il est nécessaire d'appartenir au monde par le biais d'une relation durable, qu'elle soit d'ordre affectif, créatif ou humanitaire. Ce type de relation exige à la fois d'avoir de la volonté et d'être créatif. Les gens qui ne poursuivent que le plaisir se focalisent sur des sensations et choisissent la facilité. Car les sensatons sont vides de sens et ne vous confrontent pas à la difficulté.

Quelqu'un qui existe vraiment est une personne adulte, généreuse, flexible et anti-autoritaire. Il sait ce qui l'affaiblit et ce qui le réduit à une colère vaine, de même qu'il sait ce qui lui donne de l'énergie et l'envie de vivre. Il a confiance dans l'imprévu car il n'ignore pas que cet imprévu respecte fidèlement la vie.

Principaux comportements qui peuvent nuire à une relation.

- l'esprit de compétition: l'amour ne s'obtient pas comme les cadeaux au supermarché, en collectionnant les points. Celui qui tient le compte des faveurs accordées et des devoirs rendus se contente de participer à un jeu. Et cela, l'autre le devine. Par principe, on ne peut pas rendre responsable l'autre de l'énergie et du temps qu'on lui a consacrés. Tenir les comptes signifie qu'on rassemble des preuves afin de démontrer que le partenaire est dans l'erreur.
- l'esprit critique : se focaliser sur les fautes et non les qualités d'autrui.
- L'intolérance : on juge les initiatives d'autrui, en estimant que seul compte son propre avis.
- Agresser : lorsque l'autre n'est pas en mesure de se défendre. Recourir à l'intimidation, en détruisant systématiquement les certitudes d'autrui.
- se victimiser : pour fuir le conflit, on pratique la politique de l'autruche. On refuse de se « définir » pour ne pas courir le risque d'être perfectionniste, et donc d'être odieux et critique.
- brouiller les pistes: ne pas signaler clairement ce qui est véritablement important. Le partenaire s'évertue alors à partir dans de mauvaises directions. On ne prend pas la peine de préciser ce qui compte vraiment.
- Etre incapable de pardonner: l'amertume et la colère ne disparaissent jamais. On ne pardonne pas vraiment, car à chaque moment, le moindre petit détail vient nourrir le ressentiment. Et pourtant, on ne parvient pas à tirer un trait sur la relation.
- Un manque d'assurance anormal: cela signifie que la personne aimée n'est pas faite pour vous. On redoute la moindre rumeur. On ne dit rien qui puisse susciter la désapprobation.
- La condescendance: vivre dans un univers où ne parle jamais de ce qui ne va pas finit par ronger la relation. On ne prend aucun risque, on se protège de la peur, mais il n'y a là-dedans aucune « vie ».
- le renoncement: on renonce non seulement à changer mais aussi à comprendre, car à force de renoncer à tout, on ne comprend même plus comment marche le monde.